Le kératocône

Définition

Qu'est-ce que le Kératocône ?

Le kératocône est une maladie oculaire évolutive qui affecte la cornée, la partie transparente et bombée à l’avant de l’œil. Normalement de forme sphérique, la cornée devient progressivement plus fine et prend une forme conique irrégulière. Cette déformation entraîne une vision floue et déformée, qui peut s’aggraver avec le temps.

SYMPTÔMES

Comment reconnaître les symptômes du kératocône ?

Le kératocône se caractérise par un amincissement et une déformation progressive de la cornée. La cornée est essentielle à la vision, car elle aide à focaliser la lumière sur la rétine. Lorsque sa forme est altérée, la lumière n’est plus correctement réfractée, ce qui provoque :

Vision floue ou brouillée

C'est souvent le premier signe. Au départ, elle peut être corrigée avec des lunettes, mais la correction devient rapidement insuffisante ou instable.

Vision double (diplopie) dans un seul œil

Vous pouvez voir un dédoublement des objets ou des images multiples, même en fermant l'autre œil. C'est un symptôme assez caractéristique du kératocône.

Sensibilité à la lumière

Photophobie : vos yeux peuvent devenir plus sensibles à la lumière vive, provoquant un inconfort ou des éblouissements, en particulier en vision nocturne.

Éblouissement et halos autour des lumières

Surtout la nuit, vous pouvez percevoir des halos lumineux autour des sources de lumière ou ressentir un éblouissement plus intense que d'habitude.

Prédisposition génétique

Certaines maladies : Le diabète, par exemple.

Altérations du tissu conjonctif

Des faiblesses dans la structure du collagène cornéen.

Atopie et allergies

Un terrain allergique ou atopique (eczéma, asthme, rhinite allergique) est fréquemment associé.

Contraintes mécaniques

Le frottement répété des yeux est un facteur aggravant majeur, à éviter absolument.

Causes

Pourquoi apparaît-il ?

Les causes exactes du kératocône sont encore à l’étude et restent du domaine des hypothèses, mais plusieurs facteurs sont connus pour y contribuer ou influencer sa progression (voir ci-contre).

L’évolution du kératocône peut être plus rapide et plus invalidante si la maladie apparaît jeune (fin de la puberté), s’il existe une forte asymétrie entre les deux yeux, ou si l’évolution est initialement rapide.

Diagnostic

L'étape essentielle avant tout traitement

Un diagnostic précoce est crucial pour une prise en charge efficace du kératocône. Le diagnostic repose sur :

La topographie cornéenne

C'est l'examen clé. Il cartographie la surface de la cornée et permet de détecter les irrégularités et l'amincissement caractéristiques du kératocône, même à un stade précoce.

La pachymétrie cornéenne

Mesure l'épaisseur de la cornée. C’est un examen rapide, non douloureux et non invasif.

L'examen à la lampe à fente

Permet d'observer directement la cornée. Plus largement, cet examen permet de voir en trois dimensions les différentes parties de votre œil, couche par couche.

Traitement

Le traitement du kératocône par le Dr Hauth

Le traitement du kératocône vise à stabiliser la maladie et à améliorer la vision. Les options varient en fonction du stade de la maladie et de son évolution :

  • Lunettes : Aux premiers stades, des lunettes peuvent corriger l’astigmatisme et la myopie.
  • Lentilles de contact souples : Si les lunettes ne suffisent plus, des lentilles souples peuvent être essayées.
  • Lentilles de contact rigides perméables au gaz (LRPG) : Ce sont les lentilles les plus couramment utilisées pour le kératocône. Elles créent une nouvelle surface optique régulière devant la cornée irrégulière, améliorant significativement la vision.
  • Lentilles hybrides ou sclérales : Elles peuvent être une alternative pour les patients intolérants aux LRPG

Qu’est-ce que c’est ? Le cross-linking est une procédure qui vise à renforcer la cornée et à stopper la progression du kératocône. Elle implique l’application de gouttes de vitamine B2 (riboflavine) sur la cornée, suivie d’une exposition à la lumière ultraviolette A (UVA). Cette combinaison crée de nouvelles liaisons (ponts) entre les fibres de collagène de la cornée, la rendant plus rigide et plus résistante à la déformation.

À qui s’adresse-t-il ? Il est principalement indiqué chez les patients dont le kératocône est évolutif, particulièrement chez les jeunes, pour prévenir une détérioration supplémentaire de la vision.

Procédure : L’intervention est généralement réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale. Il existe deux principales techniques :

  • CLX classique : La couche superficielle de la cornée (épithélium) est retirée pour permettre une meilleure pénétration de la riboflavine.
  • CLX par Iontophorèse : Cette technique plus récente respecte l’intégrité de la cornée et permet de traiter des cornées légèrement plus fines.

Résultats : Le CXL ne corrige pas la vision existante, mais il est très efficace pour stabiliser la maladie et empêcher son aggravation.

Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de petits anneaux ou segments d’anneaux transparents, en polymère biocompatible, insérés dans l’épaisseur de la cornée. Ils agissent en aplatissant le cône et en régularisant la surface de la cornée, ce qui peut améliorer l’acuité visuelle et la tolérance aux lentilles de contact.

À qui s’adresse-t-il ? Ils sont envisagés chez les patients dont la vision est significativement altérée malgré les lentilles, et qui ne sont pas candidats à la greffe de cornée ou en attente de celle-ci. Ils peuvent être associés dans un second temps au cross-linking.

Procédure : L’implantation est réalisée par chirurgie au laser femtoseconde pour créer les tunnels dans la cornée.

Qu’est-ce que c’est ? C’est la dernière option thérapeutique, réservée aux cas très avancés de kératocône où la vision ne peut plus être améliorée par d’autres moyens, ou en cas de cicatrice cornéenne importante. Elle consiste à remplacer la cornée malade par une cornée saine provenant d’un donneur.

Types de greffes :
Kératoplastie transfixiante (PKP) : Remplacement de toute l’épaisseur de la cornée.
Kératoplastie lamellaire antérieure profonde (DALK) : Remplacement des couches antérieures de la cornée, en conservant la couche interne la plus profonde (endothélium) du patient. Cette technique réduit le risque de rejet.

Résultats : La greffe de cornée permet souvent une récupération significative de la vision, bien que la récupération puisse être longue et nécessiter un suivi rigoureux.

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FAQ

Vos questions, nos réponses

Le kératocône est une maladie chronique qui ne se « guérit » pas au sens d’une disparition totale. Cependant, les traitements actuels, comme le Cross-Linking, sont très efficaces pour stopper ou ralentir sa progression. Les autres options (lentilles spécialisées, anneaux intracornéens, greffe) visent à corriger la vision et à améliorer votre confort de vie.

Les interventions chirurgicales pour le kératocône (Cross-Linking, pose d’anneaux) sont réalisées sous anesthésie locale (généralement par gouttes) et sont donc indolores. Un inconfort ou une sensation de corps étranger peuvent être ressentis après l’opération, gérés par des traitements adaptés.

Non, le Cross-Linking a pour objectif principal de renforcer la cornée et de stopper la progression du kératocône. Il ne corrige pas directement les défauts visuels existants comme la myopie ou l’astigmatisme, mais il prévient leur aggravation future.

Souvent oui. Le Cross-Linking stabilise la cornée, mais la correction des défauts visuels (myopie, astigmatisme irrégulier) nécessitera fréquemment le port de lentilles de contact spécialisées (rigides ou sclérales) ou, dans certains cas, de lunettes. Les anneaux intracornéens peuvent améliorer la vision et réduire la dépendance aux lentilles, mais rarement l’éliminer totalement.

Le frottement répété des yeux est considéré comme un facteur aggravant majeur, voire déclencheur, du kératocône. Il est absolument essentiel d’éviter de vous frotter les yeux pour ne pas contribuer à la déformation et à l’amincissement de la cornée.

Le kératocône apparaît habituellement à l’adolescence et son évolution est généralement progressive jusqu’à l’âge de 35-40 ans. Après cet âge, la maladie a tendance à se stabiliser naturellement chez la plupart des patients, bien qu’un suivi reste nécessaire.

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